L’histoire de la commune

De La Chevalleraye à La Chevallerais

« Chapelle Notre Dame de Bonne Nouvelle », église, indépendance de la commune… Retour sur les grandes périodes de l’histoire de notre commune.

Connaissez-vous « La Chapelle Notre Dame de Bonne Nouvelle » et la fontaine qui s’y cache ? Elle se trouve derrière la Mairie et son histoire est liée à celle de notre commune. Explications.

La première trace de l’existence d’une chapelle remonte à 1620 mais on peut penser qu’elle existait bien avant. À cette époque, le pays n’est qu’une immense forêt dont il ne reste plus qu’aujourd’hui Le Gâvre, Saffré et La Groulais. La noblesse se réserve bien sûr le droit de chasser et La Chevallerais est un rendez-vous habituel des nobles et chevaliers de l’endroit.

Pendant l’une de ces parties de chasse, l’un des chasseurs s’égare. Entendant sonné le cor, il se dirige naturellement vers cette direction pour retrouver son compagnon et l’un d’eux le prenant pour un quelconque gibier le blesse gravement d’une flèche à la tête. Atterré par sa méprise, le chasseur maladroit se jette à genoux près de son ami et fait le vœu d’élever une chapelle à la Vierge à l’endroit même, si celui-ci guérit.

Selon la légende, le miracle s’accomplit et le blessé se relève. On peut annoncer à ses proches, et l’accident, et la bonne nouvelle. Le chevalier tient sa promesse : la chapelle est érigée, approximativement là où se situent la mairie et l’ancienne école des garçons (salle des loisirs).

On l’appelle « Chapelle du vœu » ou « Chapelle de bonne nouvelle ». On donnera à la vierge le nom de Notre-Dame de Bonne Nouvelle.

Le rendez-vous de chasse des chevaliers devenu chapelle prendra le nom de La Chevalleraye puis plus tard La Chevallerais.

1852 : La construction de l’Église

L’Abbé Foulon, curé de La Chevallerais à l’époque, se lance dans cette mission. Impossible lui diront certains. Il joue aussi le rôle d’architecte et de maître d’œuvre. Tout commence par « la conquête des matériaux ». Avec le soutien de Jean Lebastar, ils trouvent une carrière dans le village de la Tonderie à Héric. Le propriétaire Jacques Surget en concède l’exploitation moyennant 2 francs la toise. Des paysans d’Héric, de La Hamonais, Grand’Ville, Passac, Dreneuf, Remaudais refusent de laisser des « étrangers » charroyer les pierres de leur pays. Ils décident donc de participer à l’effort de construction. Quand la pierre vient à manquer, les gars de La Chevallerais se déplacent alors à Puceul, Saffré et Nozay.

Et quand on manque de sable, pas besoin d’en faire venir de Nantes via le Canal. C’est trop cher. Les recherches locales finissent par aboutir en contactant Michel Périgaud qui en dispose sur son terrain près du Clos de Hel. Pour le remercier, l’Abbé Foulon lui offre un tableau de la future église avec son nom et le don, gravés dessus.

Pour le bois, 82 chênes sont abattus par une multitude de villages et de familles, fiers alors de participer et de pouvoir se dire : « mon chêne est dans l’église » !

La construction enfin terminée, c’est à la Toussaint 1855 que les paroissiens investissent leur lieu de culte. La cloche de l’église (1 200 livres), quant à elle, n’arrivera qu’en 1856.

Quel que soit le matériau, quasiment tous les villages aux alentours ont participé. On peut citer le Pômain, Coguet, la Blandinais et Theli, L’Hotel-Ferrand (gravier du terrain de François Tessier), la Civelais, Bode-Brie, les Grisons, la Roussière pour ne citer qu’eux.

Un curé et plus encore…

L’Abbé Foulon a démontré ses capacités à mobiliser les populations et les villages environnants. Ils étaient jusqu’à 150 travailleurs. Et le curé n’était pas le dernier, faisant la lecture du journal, partageant le tabac et l’eau de vie lors des pauses, à heures fixes s’il vous plaît !

Tous les moyens utilisés pour obtenir gain de cause, d’après les textes, ne seraient pas aujourd’hui acceptés. Une époque à 60-70 heures de travail par semaine… Il faut rappeler que nous sommes entre 1850 et 1870. La place de l’Église est très importante et la pratique de la religion occupe une place prépondérante dans la société. La séparation de l’Église et de l’État n’intervient qu’en 1905.

Il faut bien convenir que l’Abbé Foulon ne s’est pas contenté de construire une église. Il a aussi largement participé aux premiers équipements du bourg de La Chevallerais : l’école des garçons puis des filles par exemple jusqu’au tracé de la route, du pont de l’Isac et du canal. Ces travaux furent engagés ensuite par son successeur, le conseil municipal et les habitants signataires.

À cette époque, La Chevallerais est encore rattachée à Puceul et les deux villages forment administrativement une seule commune.

La Chevallerais devient indépendante.

C’est le 27 novembre 1949 que La Chevallerais est érigée en commune. Le 1er janvier 1950, Julien Lodé devient le 1er maire de la commune. André Lebeau est son adjoint. André Fruneau, Marcel Macé, André Bretel, Lucien Rouzioux, René Lebeau, André Ménoret, Roger Bretel, Jean Lebastard, Jean Dugué, François Lefeuvre et André Macé composent le reste de l’équipe municipale.

Maintenant c’est à nous tous, de continuer à faire vivre et embellir notre commune, dont vous connaissez maintenant une partie de l’histoire…

Maires de La Chevallerais :

André Lebeau, maire de La Chevallerais de 1977 à 1983.

Julien Lodé : 1950-1975

André Lebeau : 1975-1983

Jean Lemaître : 1983-1989

Daniel Boistuaud : 1989-2008

Elisabeth Cruaud : 2008-2020

Tiphaine Arbrun : depuis 2020

Informations tirées du livre « Comment on bâtit une église » de l’Abbé Foulon, 1875.

Un grand merci à Christelle Texier, Chevalleraisienne, passionnée d’histoire, pour sa précieuse contribution.